JACQUELINE RAMSEYER
artiste peintre

Parcours
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Parcours biographique

Jacqueline Ramseyer est née le 7 juin 1920 à La Chaux-de-Fonds (Suisse), où habitaient ses parents Henri et Marcelle Maeder. Son père, horloger-bijoutier, était originaire de Schleitheim (canton de Schaffhouse) et sa mère de La Chaux-de-Fonds. Un fils, Guy, était né deux ans plus tôt. L’enfance de Jacqueline se déroule à la rue de la République, à La Chaux-de-Fonds, où elle suit ses écoles.

En 1937, Jacqueline fait un séjour d’études à Paris, chez sa tante, visitant seule tous les musées et notamment l’Exposition universelle. Elle vient de séjourner plusieurs mois à Reims, chez cette même tante. Plus tard, elle fera d’autres voyages d’études avec son époux en Italie, aux Pays-Bas, en Bavière, en Grèce. A son retour à La Chaux-de-Fonds, son goût pour l’art la pousse à s’inscrire au cours du soir de l’Ecole d’art de cette ville, où elle fait la connaissance d’André Ramseyer, qu’elle épouse le 5 septembre 1941 à La Chaux-de-Fonds. Les débuts de sa vie de couple sont marqués par la mobilisation et par une pleurésie qui l’oblige à séjourner un an au sanatorium neuchâtelois de Leysin. Mais son rêve de s’installer à Neuchâtel se concrétise en 1943, quand elle loue avec André un modeste appartement du quartier de La Coudre. Puis le couple déménage dans le quartier de Serrières, rue de Port-Roulant 7, puis 11 et enfin, depuis 1954, au numéro 46, dans une maison où Jacqueline aménage son atelier sous les toits à partir de 1978.

En 1949, André et Jacqueline Ramseyer séjournent durant six mois avec leur fille Marie-Lise à Paris. Jacqueline s’y sent libre et heureuse, en dépit de conditions de vie spartiates dans une chambrette sous un toit de la ville. Elle y fait une rencontre déterminante dans la quête de spiritualité qui l’a animée toute sa vie: celle de Georges Saint-Bonnet. Ce maître à penser la guide, avec plusieurs de ses amis neuchâtelois, sur les chemins d’une réflexion ouverte sur soi, l’autre et l’univers. Une quête entre Ciel et Terre qu’elle poursuit notamment dans ses entretiens avec le docteur Francesco Racanelli, dans sa maison de l’Aquario à Florence, ainsi qu’avec l’abbé Auguste Rosi (dit Tonzi), et dans le cadre d’un cercle d’échanges d’amies qui se réunissaient chez elle à chaque pleine Lune.

La vocation créatrice de Jacqueline s’exprime d’abord par l’artisanat. A 15 ans déjà, pour gagner sa vie, elle confectionne des bracelets de montre avec une habileté dont elle est fière. Après avoir été initiée à la céramique par le potier Jutzeler, elle dessine plats et coupes, qui seront réalisés par Jean-Pierre Devaud. Dans les années 1960, elle crée, avec son amie Feu-Follet (Maria Borel) des miroirs aux cadres de plâtre incrustés de pierreries. Elle réalise aussi des dessous de plats en verre pilé. Ces objets sont exposés à Neuchâtel, dans une galerie de la rue des Moulins, puis à l’Atelier du Clairon, rue de l’Evole, avec les sérigraphies sur tissus, cravates, foulards et colliers créés par Claire Pagni, autre proche amie.

De 1967 à 1977 environ, Jacqueline Ramseyer anime avec Claire Pagni un atelier d’expression libre par la peinture pour les enfants, inspiré des méthodes de l’éducateur allemand Arno Stern, qui se doublera plus tard d’un atelier pour adultes. En 1978, Jacqueline Ramseyer entre – avec Claire Pagni – dans la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses (SPSAS – aujourd’hui Visarte), enfin ouverte aux femmes artistes.

Jacqueline Ramseyer, qui a toujours soutenu, rassuré, stimulé son époux dans sa carrière de sculpteur, commence au début des années 1970 une carrière d’artiste-peintre. Ses recherches créatrices sont marquées par une suite d’expositions personnelles (souvent avec André Ramseyer ou avec des artistes amis) et par une participation active aux expositions collectives de la Société des Amis des arts de Neuchâtel et de la section neuchâteloise de la SPSAS (Visarte).

Jacqueline Ramseyer apprécie les techniques mixtes. Elle déchire des lambeaux d’affiches, les peint, les colle sur papier, sur toile ou sur bois. Elle crée aussi des installations, des enveloppes, des cartes à écrire et des cartes à jouer, de petits triptyques. La peinture l’emporte peu à peu, toujours sur du papier. Jacqueline Ramseyer aime notamment peindre à partir d’anciens manuscrits ou de portées musicales.

A la fin de sa vie, Jacqueline Ramseyer ne quitte plus guère sa maison de Port-Roulant, où elle continue à recevoir de nombreux visiteurs, partageant avec eux son sens de l’écoute, ses intérêts, ses passions. Elle s’est éteinte le 19 novembre 2008, des suites d’une attaque cérébrale.


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